La e-formation en 10 définitions (Focus RH du 15-06-2011)

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Dans l’univers de la e-formation (et plus largement de la e-GRH), il y a eu des tentatives manquées, ou laissées sans suite, à l’image de Second Life. Il y a encore trois à quatre ans, tous les regards étaient tournés vers cet univers virtuel, permettant d’échanger via la création d’avatars. Au programme : cessions de recrutement, salons virtuels, classes et sessions de formation virtuelles… Les plus enthousiastes y voyaient la solution à de nombreuses difficultés : gains d’espace, de frais de déplacement, réduction de l’emprunte carbone et meilleure accessibilité… Sauf exceptions, le projet en sera resté à l’état d’expérimentation, sans suite pour les RH. Mais cette expérimentation faisait finalement partie d’un mouvement plus général qui a ouvert la porte à d’autres projets : serious games, social learning, mobile learning… Retour sur ce qui fait, aujourd’hui, la e-formation.

1) Outils 2.0 : Réseaux sociaux, wiki, flux RSS, blogs, podcast, forums… Un certain nombre d’outils générés par le Web 2.0 peuvent facilement s’adapter à l’univers de la formation. Ce qui caractérise ces outils ? Ils mettent fin à une logique descendante. L’information ne va plus uniquement d’un tuteur vers des apprenants. Chacun apporte son expertise. Le stagiaire peut ainsi interagir avec le contenu proposé par le tuteur, et apporter sa propre expérience, voire son propre contenu. Chacun bénéficiant ainsi de l’expertise des autres participants. Grâce à ces outils, les stagiaires se retrouvent très souvent plus actifs dans la formation. Comme tout outil, à chacun son usage. Le mauvais réflexe, qui conduit à coup sûr vers l’échec, serait de choisir les outils avant de définir ses besoins. Mais ce sont biens ces derniers qui définiront les outils les mieux adaptés à la pédagogie recherchée.

2) Réseaux sociaux : Traditionnellement, les réseaux sociaux sont divisés en deux catégories : les réseaux sociaux professionnels, de type LinkedIn ou Viadeo, et les réseaux sociaux personnels, à l’image de Facebook ; la frontière entre ces deux univers étant parfois assez floue. L’outil de microblogging Twitter venant se poser entre ces deux univers. Très utile pour effectuer un travail de veille, certains l’utilisent à titre privé et d’autres à titre professionnel. Au-delà de ces réseaux les plus connus (sans oublier les Myspace, Flickr et autres Foursquare), il en existerait plusieurs centaines. Les réseaux sociaux les plus connus ne sont pas directement adaptables en matière de formation. Néanmoins, la création de groupes de discussions ou de Hubs sur les réseaux sociaux professionnels permet de préparer une conférence ou une formation en amont, mais également en aval, pour poursuivre les échanges ou présenter les cas rencontrés sur le terrain, post-formation. A côté de ces deux catégories traditionnelles, est né un nouveau type de réseau social : les réseaux sociaux d’entreprise. Ces derniers reprennent, pour partie, les codes des réseaux sociaux traditionnels, mais s’adaptent à l’univers de l’entreprise. Ce qu’on y fait ? Selon les entreprises, on y crée son profil, on échange par centre d’intérêt personnel ou professionnel et, surtout, on travaille en mode projet. Parmi les réseaux qui se développent aujourd’hui, citons le réseau social Plazza, développé chez France Télécom-Orange, ou encore Engage, chez Alcatel-Lucent.

3) Wiki : Le wiki fait sans doute parti des premiers outils 2.0 utilisés de façon très rationnelle et efficace en formation. Le plus connu est sans aucun doute l’encyclopédie libre Wikipedia. Sur le même modèle, chaque utilisateur peut modifier tout ou partie du texte proposé, selon ses droits d’accès. Véritable outil d’autogestion collective, le wiki est à la fois très simple d’installation et d’utilisation.

4) Serious Games : Ici, la traduction est littérale : Jeux Sérieux. Depuis quelques années maintenant, ces jeux d’un nouveau genre se généralisent en entreprise : dans le recrutement, mais aussi beaucoup en formation. Ce qu’on y fait ? A l’aide d’un avatar, le formé se glisse dans la peau d’un personnage professionnel et se retrouve directement en situation. Les uns permettent de se former à la conduite d’entretien (commercial ou RH), les autres à la gestion de la diversité… Ces serious games s’adaptent particulièrement bien à l’acquisition de procédures métiers et de savoir-être professionnels.

5) Social learning : Cette notion pourrait se traduire par l’apprentissage au sein d’une communauté collaborative. Cette logique est impulsée par l’usage des outils 2.0 en formation. Le social learning implique que les apprenants échangent entre eux, participent à l’élaboration/l’évolution du contenu de la formation. L’apprenant devient acteur de sa formation et apprend des autres. Une pratique qui s’ancre dans la culture du travail collaboratif, en mode projet. Pour une définition plus précise et plus complète de la notion, n’hésitez pas à consulter le livre blanc : "Une introduction au social learning".

6) Formation (a)synchrone : Dans la formation synchrone, l’échange avec le tuteur et/ou les apprenants se fait en temps réel. Les outils les plus adaptés à ces modalités de formation sont la téléphonie, les systèmes de visioconférence ou encore les tchats. Par opposition, la formation asynchrone traduit des échanges différés. Parmi les outils de formation asynchrone, nous pouvons citer les forums, les e-mails, la clé USB (certains organismes, notamment de formation en langues, utilisent cet outil pour permettre aux apprenants de travailler lorsqu’ils n’ont pas accès à Internet. Lorsqu’ils se connectent, ils transmettent leur travail à leur tuteur).

7) Mobile learning : Le mobile learning est né du développement des outils mobiles : smartphones, lecteurs mp3, tablettes numériques… Particulièrement adapté aux salariés qui sont souvent en déplacement, le mobile learning permet de se former à distance sur des supports texte, audio, vidéo…

8) e-learning : Cette année, le mot fait son entrée dans le Petit Robert : « apprentissage, formation par le moyen d’Internet ». Une définition pour le moins minimaliste mais qui traduit néanmoins son ancrage dans le paysage français, au-delà désormais d’un cercle d’initiés. Apprentissage en ligne, le e-learning est un mode de formation à distance qui s’appuie sur un certain nombre de ressources (Internet, intranet, cd-rom) et dispensé à partir d’un ordinateur. Le e-learning peut mobiliser un certain nombre d’outils 2.0 (wiki, vidéo, podcast…). Les modules les plus développés permettent une certaines interaction entre apprenants et tuteurs.

9) Blended learning : Le blended learning est un mode de formation qui combine formation à distance et formation en mode présentiel. Dans ce mode de formation, les modules e-learning peuvent être utilisés en amont de la formation pour permettre l’acquisition d’un certain nombre de notions nécessaires au bon déroulement de la formation en présentiel. En aval, les modules e-learning permettront de revenir, une fois en situation, sur des notions étudiées en amont de la formation ou pendant la formation en présentiel. L’utilisation du e-learning en amont permet de rendre plus efficaces les sessions en présentiel. D’abord parce que les stagiaires arrivent avec un niveau plus homogène, et ensuite parce que cela permet de se centrer sur des cas pratiques, des mises en situation lors des sessions en présentiel.

10) LMS (Learning management system) : Il s’agit d’un outil d’administration de la formation en ligne. Celui-ci permet de gérer le contenu pédagogique, de suivre l’avancée des apprenants, de les évaluer (temps de formation, résultat des tests etc.).

Brice Ancelin

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